Décès de Denise Bombardier
TVA
Denise Bombardier s’est éteinte le 4 juillet 2023 à l’âge de 82 ans. Elle laisse derrière elle un héritage important dans le paysage médiatique et culturel québécois.
Née le 18 janvier 1941 à Montréal, elle a fait ses études à l’Université de Montréal, où elle a obtenu une maîtrise en science politique en 1971, puis à la Sorbonne, où elle a décroché un doctorat en sociologie en 1974. Elle s’est intéressée très tôt à la politique et a milité pour l’indépendance du Québec au sein du Rassemblement pour l’indépendance nationale1.
Elle a commencé sa carrière comme recherchiste pour l’émission Aujourd’hui de Radio-Canada. À partir de 1975, elle a animé plusieurs émissions telles que Présent international, Hebdo-dimanche, Le Point, Entre les lignes et Noir sur blanc. Dans cette dernière, première émission d’affaires publiques animée par une femme au Québec, elle a reçu des personnalités de renom comme Pierre Elliott Trudeau, Georges Simenon, Golda Meir, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand.
Elle a aussi travaillé pour la presse écrite, en signant des articles pour Le Monde, Le Devoir, L’Express, Châtelaine, Le Point et L’Actualité. Elle a été chroniqueuse politique hebdomadaire au quotidien Le Devoir de 2001 à 2012 et a tenu un blogue pour le Journal de Montréal à partir de 2014.
Denise Bombardier était connue pour son franc-parler, son esprit critique et son engagement pour la défense de la langue française et de la culture québécoise. Elle n’hésitait pas à exprimer ses opinions tranchées sur des sujets controversés comme le féminisme, le multiculturalisme, la laïcité ou la pédophilie. Elle a souvent suscité des débats houleux avec ses interlocuteurs ou ses collègues. On se souvient notamment de son affrontement avec Bernard Pivot dans l’émission Apostrophes en 1980, où elle a dénoncé le mépris des Français envers les Québécois, ou de son altercation avec le porte-parole des Archives gaies du Québec dans l’émission Le Point en 2003, qui a entraîné la fin de son contrat avec Radio-Canada.
Elle a aussi écrit une vingtaine de livres, dont des romans, des essais et des biographies. Parmi ses œuvres les plus remarquées, on peut citer Une enfance à l’eau bénite (1985), L’Anglais (1999), Une vie sans peur et sans regret (2017) et Dictionnaire amoureux du Québec (2019). Elle a reçu plusieurs prix littéraires, dont le prix France-Québec en 1986 et le prix du Gouverneur général en 1999.
Elle restera dans les mémoires comme une femme libre, courageuse et passionnée.
